L'organisme de réglementation de la santé(ERS) a publié l'"Étude sur la concurrence dans le secteur hospitalier non public - 2025", qui analyse l'évolution et la structure de ce secteur au Portugal continental, en mettant l'accent sur la dimension concurrentielle.

L'analyse a porté sur les 57 opérateurs des 95 hôpitaux (64 du secteur privé et 31 du secteur social), ainsi que sur les 146 unités non hospitalières qui fonctionnent de manière intégrée avec les hôpitaux. Les données ont été collectées entre le 30 juillet et le 11 août 2025.

Les régions du Nord (45%), du Grand Lisbonne (20%) et du Centre (18%) concentrent la majorité de l'offre hospitalière.

Forte concentration

L'analyse révèle "une forte concentration des activités, quatre grands groupes privés détenant environ les deux tiers de la capacité installée", ce qui limite la "diversité concurrentielle".

Comme "barrières pertinentes" à l'entrée de nouveaux opérateurs, elle pointe "le cadre réglementaire et les coûts d'investissement et d'autorisation", qui favorisent les groupes déjà établis.

Par rapport aux résultats de 2024, une tendance globale à la concentration accrue a été observée, en particulier dans les régions NUTS II d'Oeste et Vale do Tejo et dans l'agglomération de Lisbonne.

Environ 59 % de la population résidant dans 181 municipalités (65 % du total) a accès aux soins hospitaliers sur des marchés fortement concentrés, où l'offre est assurée par " un petit nombre d'opérateurs ".

Dans plusieurs territoires, des situations ont été identifiées où un seul opérateur assure les soins hospitaliers non publics.

Problèmes de concurrence

"Alors qu'une position dominante a été identifiée dans 38 % des municipalités du Portugal continental, représentant 21 % de la population totale, dans les régions NUTS II de l'Oeste et Vale do Tejo et de l'Alentejo, 68 % et 64 % des municipalités, respectivement, présentent des résultats qui peuvent soulever des problèmes de concurrence plus importants, couvrant 65 % et 71 % de leur population", souligne l'autorité de régulation.

Le régulateur avertit que dans les régions les plus concentrées, ces opérateurs détiennent des positions de négociation plus fortes dans les accords avec le service national de santé, ce qui peut conduire à des prix plus élevés et à une moindre diversité de services pour les utilisateurs.

"Bien qu'il n'y ait pas nécessairement d'effets négatifs immédiats, la forte concentration observée dans certaines régions justifie un contrôle permanent de la concurrence dans le secteur hospitalier non public, ainsi que l'émission d'avis et de recommandations qui garantissent un équilibre entre la qualité des soins et la protection des usagers".

Le régulateur affirme que "le contrôle permanent est crucial pour assurer le fonctionnement efficace des marchés, prévenir les pratiques restrictives et promouvoir des conditions d'accès et de qualité plus favorables pour les citoyens".

"Une croissance significative

Le régulateur souligne que le secteur hospitalier privé a connu une croissance significative au cours de la dernière décennie, atteignant 2 905 millions d'euros en 2023, ce qui représentait 11 % des dépenses de santé actuelles cette année-là, correspondant à une augmentation d'environ 1 050 millions d'euros depuis 2015.

Le financement repose essentiellement sur les paiements directs des familles et de l'assurance maladie, qui représentent environ un tiers des dépenses de santé courantes en 2024.

Entre septembre 2015 et septembre 2025, l'ERS a émis 33 avis d'évaluation. Des évaluations concurrentielles, dont 17 ont concerné des opérateurs du secteur hospitalier privé.

Dans la plupart des évaluations réalisées concernant des fusions-acquisitions entre hôpitaux privés, l'ERS (Entité de régulation de la santé) n'a pas identifié d'impacts susceptibles de générer des inquiétudes sur le marché de l'hospitalisation privée.

"La pertinence de l'évaluation concurrentielle découle de l'évidence que la concurrence est associée, entre autres, à une réduction des prix payés par les usagers pour l'accès aux soins de santé, à l'encouragement de l'innovation et à l'amélioration de la qualité des services", conclut le rapport.