Cette procédure peu commune gèle instantanément la loi - qui avait été approuvée par le parlement le 28 octobre - dans son intégralité.
Elle ne peut pas être signée par le président, elle ne peut pas être publiée dans le Diário da República et elle ne peut pas entrer en vigueur tant que la Cour constitutionnelle n'a pas terminé son évaluation. Pour l'instant, toutes les modifications proposées restent en suspens.
L'importance de la situation pour les résidents et les investisseurs internationaux
Si la suspension concerne l'ensemble de la société portugaise, elle revêt une importance particulière pour la communauté croissante des résidents internationaux, notamment ceux qui ont investi dans le pays par l'intermédiaire du programme de résidence par investissement Golden Visa - une initiative qui a contribué de manière significative à l'activité économique au cours des dernières années.
Dans le cadre proposé, la période de résidence minimale pour la naturalisation passerait de cinq à sept ans pour les ressortissants de l'UE/du PCP et à dix ans pour la plupart des autres demandeurs, et le délai ne commencerait à courir qu'à partir de la date de délivrance du premier permis de séjour, et non à partir de la date de dépôt de la demande, comme c'est le cas dans la législation actuelle.
Il est essentiel de noter que cette proposition prolongerait la période pour les personnes dont les demandes ont été bloquées en raison de longs retards de traitement à l'AIMA (Agence pour l'intégration, la migration et l'asile) du Portugal.
La loi étant désormais suspendue, cette proposition de modification est également gelée. Les règles existantes restent pleinement en vigueur et l'obligation de résidence de cinq ans continue de s'appliquer sans interruption.
Pour les milliers de personnes et de familles qui ont structuré leur vie en fonction d'échéances prévisibles en matière de résidence et de citoyenneté, rien ne change pour l'instant.
Une intervention politique rare aux implications plus larges
Le contrôle constitutionnel préventif n'est pas souvent utilisé au Portugal, ce qui rend la demande du PS particulièrement remarquable et place la question sous les feux de la rampe au niveau national.
La décision indique que les préoccupations relatives à l'équité, à la sécurité juridique et à la protection de ceux qui naviguent déjà dans le système de résidence ont trouvé un écho au-delà des frontières des partis.
Elle témoigne également d'une prudence politique plus générale à l'égard des réformes majeures de la loi sur la nationalité sans un examen plus approfondi, en particulier des changements qui pourraient avoir un impact significatif sur les résidents de longue durée, les investisseurs étrangers et les nombreuses familles internationales qui ont choisi de fonder leur vie et leur entreprise au Portugal.
Cette pause ouvre également la voie à un engagement public plus large. Les experts juridiques, les organisations de la société civile, les professionnels de l'immigration et les résidents concernés ont désormais la possibilité d'intervenir de manière plus visible dans le débat.
La tâche de la Cour constitutionnelle consistera à déterminer si certaines parties de la législation sont contraires aux principes constitutionnels tels que la proportionnalité, l'égalité et la protection des attentes légitimes.
Paul Stannard, président et fondateur de Portugal Pathways et du Portugal Investment Owners Club, s'est félicité de cette évolution. Il a déclaré : "C'est très positif : "C'est très positif et cela indique que la pression va continuer à s'exercer sur le gouvernement et les autres parties pour qu'ils proposent une loi sur la nationalité plus raisonnable et plus juste".
Il a également souligné l'importance économique plus large de cette question : "Cela fait suite à un nouveau rapport de la World Digital Foundation qui indique que les 9 milliards d'euros investis par les demandeurs de visas dorés ont créé 30 000 emplois supplémentaires et 54 milliards d'euros de retombées économiques pour le Portugal.
Que se passe-t-il ensuite ?
La Cour constitutionnelle va maintenant analyser la législation, un processus qui peut prendre de quelques jours à quelques semaines.
Pendant cette période, tous les éléments de la loi restent inactifs. Aucune des révisions proposées ne peut être mise en œuvre tant que la Cour n'a pas rendu son arrêt.
La situation actuelle
Le cadre de la nationalité portugaise reste exactement le même qu'avant l'approbation de la loi. Le parcours de cinq ans vers la citoyenneté reste la norme opérationnelle, et toutes les modifications proposées sont entièrement suspendues.
Au fur et à mesure de l'avancement du contrôle judiciaire, des éclaircissements seront apportés. Portugal Pathways continuera à suivre de près l'évolution de la situation afin de s'assurer que les résidents internationaux, les investisseurs et tous ceux qui sont actuellement en cours de procédure reçoivent des informations claires, précises et opportunes.








